J6 : arrivée en terre anglaise

Où sans crainte je reprends le bateau.

De Brest À Édimbourg
13 août 2017

Parcours : Roscoff - Plymouth
Distance : 195 km

Le Pont-Aven est le plus gros et le plus récent des navires de la Brittany Ferries, il peut embarquer à son bord 2400 personnes et 650 voitures. En regardant les voitures on constate qu’il y a bien plus d’anglais qui viennent tenter l’expérience de la conduite de l’autre côté de la route que de français qui se lancent dans l’aventure.

Avec sa taille, ses salles de cinéma, sa piscine, ses spas, ses nombreux restaurants et bars, ses concours de karaoké, le sentiment d’isolement et de proximité avec la mer n’est pas vraiment comparable avec la Recouvrance. Cela quand bien même nous sommes aujourd’hui en pleine mer alors qu’à bord du voilier brestois ce n’était que du cabotage. La vitesse y est aussi pour quelque chose, après le voilier on a l’impression d’être sur un TGV puisqu’à 27 nœuds on avance entre 3 et 4 fois plus vite !

En parlant de TGV justement, cela est d’autant plus crédible que nous traversons le rail de la Manche. Il s’agit de deux voies de circulation (virtuelles), de 5 miles (9 km) de large, loin des côtes et séparées elles-mêmes par une certaine distance de sécurité. Cela permet aux centaines de bateaux qui traversent chaque jour la Manche de se croiser sans risquer de se rentrer dedans. Et cela ne peut évidemment que nous remémorer quelques souvenirs du voyage en cargo car c’est ce même rail que nous avions pris au départ du Havre. Mais cette fois-ci nous le traversons perpendiculairement, croisant par la même occasion un nombre important de porte-conteneurs, de vraquiers, d’autres ferries ou encore de navires étranges.

OVNI flottant OVNI flottant

La mer est d’huile, c’est comme ça qu’on dit dans les milieux autorisés, c’eut été un temps parfait il y a quelques jours ! Le roulis est très peu perceptible avec cette mer et cet énorme navire.

En 5 heures à peine se dessine déjà le profil des côtes anglaises. Plymouth est un port bien protégé dans une grande anse, au sud-ouest de l’Angleterre, dans le comté du Devon (la Cornouailles c’est encore plus dans la pointe ouest). Vue de la mer, la ville a l’air assez étendue, avec un centre hétérogène et des banlieues où les bâtiments se répètent à l’infini. C’est assez frappant.

Plymouth, de loin Plymouth, de loin

Après quelques heures à peine en Angleterre, quelques constats s’imposent.

  1. Les anglais aiment bien les motos (et quand je dis les motos, ce ne sont pas les scooters parisiens, ce sont de vraies grosses cylindrées) et les grosses voitures de sport. Ça vrombit dans tous les sens dans le centre ville. J’ai d’abord cru à un rassemblement particulier pour un événement, mais le phénomène semble vraiment généralisé.

  2. Les anglais aiment bien les chiens. On croise beaucoup de gens qui en promènent. Certains le posent dans la poussette à la place du bébé qu’ils tiennent au bras. D’autres en ont deux, un pour monsieur, un pour madame, chacun promenant le sien. Et tout le monde est concerné, du monsieur rasé, barbu et plein de tatouage qui se promène torse nu dans la rue au couple de tourtereaux. Et dans beaucoup de cafés ou de restaurants on peut voir sur la devanture ou sur la carte la mention “dog friendly”.

Plymouth possède deux visages très différents (c’est fou, j’ai l’impression de parler comme dans un reportage sur TF1). Celui maritime avec un très joli front de mer piéton qui relie le port commercial où arrivent les ferries au port de plaisance, et où on trouve un phare imposant et une piscine style art déco juste en surplomb de la mer. Et derrière cela une partie beaucoup plus industrielle. C’est d’ailleurs la ville la plus industrielle du sud de l’Angleterre (j’imagine que si on prend l’Angleterre entière cela doit être vers Manchester/Liverpool la plus zone la plus industrialisée).

Il y a beaucoup de travaux en cours autour du port et du centre de la vieille ville pour redonner du coeur au pays, car il est vrai que beaucoup de bâtiments semblent abandonnés. Quant à la banlieue elle est très étendue, il y a des rues et des rues de maisons identiques qui s’enchaînent à n’en plus pouvoir. Elles sont toutes semblables, même hauteur d’un ou deux étages, perron de quelques marches pour atteindre l’entrée et en contre-bas un escalier pour descendre au sous-sol par l’extérieur.

Nous sommes dimanche soir, et pourtant les bars et les restaurants sont remplis par les locaux. Est-ce parce que mardi c’est le 15 août ? Je ne croise que peu de touristes étrangers, la plupart sont des anglais (voir des américains) en villégiature dans “le Sud”.

Photos
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