J14 : de fort en fort

Où je dois juger du côté majestueux des choses.

De Brest À Édimbourg
21 août 2017

Parcours : Ratagan - Fort William
Distance : 116 miles (186 km)

Tous les glens sont les plus grands, les plus beaux, les plus longs… Celui d’aujourd’hui, le Glen Coe, est le plus majestueux (lors d’une journée ensoleillée est-il précisé dans le guide, sûrement de l’humour écossais). On ne s’en rend pas forcément compte quand on le monte en voiture. Mais quand on s’arrête et qu’on regarde derrière soi, on voit ça.

Le Glen Coe Le Glen Coe

Je vous laisse seul juge du côté majestueux. De là, on peut monter à pied jusqu’à la “Hidden Valley”, qui ne l’est visiblement pas des touristes arpentant les lieux. Elle tient son nom de l’époque où les clans avaient encore une importance et où il pouvait y avoir des conflits entre eux. Et quand on venait à voler du bétail au clan ennemi, on pouvait le cacher ici. L’avantage du lieu c’est qu’il y a effectivement un replat assez grand et large au milieu de cette vallée, assez surprenant après le chemin qu’il faut faire pour y accéder, et qui grimpe sans discontinuer On peut d’ailleurs se demander comment ils procédaient pour faire monter le bétail là-haut, parce qu’il y a tout de même une belle pente et une rivière à traverser avec une gorge profonde de plusieurs mètres. Enfin j’imagine que le chemin à l’époque était différent du chemin actuel.

Retour à Fort William pour visiter la ville avant d’y passer la nuit. De même que Fort Augustus que nous avons croisé précédemment, c’était le lieu d’un ancien fort construit par les Anglais pour contrôler la région au milieu du XVIIIème siècle. Et il est à noter que ce sont justement ces troubles qui sont à l’origine des forts mais aussi de routes (refaites depuis), pour le déplacement des troupes dans les Highlands. Cette infrastructure conçue pour le contrôle de la population locale servira plus tard à l’émancipation de celle-ci puisqu’elle permettra alors les échanges avec les autres régions, malgré son éloignement. Tant qu’à parler de la population locale, il est à signaler qu’une partie parle gaélique dans les Highlands, même si cela reste assez faible en proportion. C’est une langue cousine du breton. Dans les Hébrides en revanche, la majorité des gens la parle comme langue principale à la place de l’anglais.

Fort William s’étend le long du Loch Linnhe, mais malheureusement une 2x2 voies la coupe un peu de la berge. Pas suffisamment toutefois pour m’empêcher de continuer sur un banc au bord de l’eau la lecture du régional de l’étape, Robert Louis Stevenson (auteur écossais s’il en est). Avec le Maître de Ballentrae, il place justement le décor dans cette époque de guerre pour le trône écossais. Mais il y a quand même des histoires de pirates dedans, rassurez-vous.

Je passe la nuit dans une auberge au pied du Ben Navis, plus haut sommet du Royaume-Uni. Mais je n’aurais pas le temps d’y grimper cette fois-ci.

Photos
(cliquez pour agrandir)