J3 : départ en bateau

La Mer Baltique Sur Le Belem
4 juillet 2019

Lieu : au large du Danemark

Au briefing du départ nous apprenons que la fondation Belem, armatrice du bateau, a délégué spécialement pour notre traversée une équipe de tournage (cameraman et assistant pilote de drones) pour filmer les péripéties d’une comédienne engagée comme stagiaire avec nous. Et cela dans le but d’en faire un film promotionnel pour la saison prochaine. Une belle occasion pour nous de garder de beaux souvenirs en couleur de ce voyage.

Ponctuels, nous partons à 10h, presque sans s’en rendre compte, glissant paisiblement sur le fleuve qui nous portera en mer du Nord. Nous partons et nous laissons derrière nous ces dizaines de bateaux qui s’en iront demain vers d’autres cieux. Sur notre voisin toujours à quai, l’énorme navire polonais, nous pouvons apercevoir les jeunes cadets de la marine polonaise s’activer sous les coups de sifflet de leurs officiers. Le nombre de marins nécessaires au bon fonctionnement d’un navire croît de manière exponentielle. Sur le Belem (qui fait 51 mètres de long), il y a 64 personnes au plus en comptant stagiaires, marins et officiers. Sur le Dar Młodzieży qui fait moins du double en longueur, le nombre de personnes à bord peut aller jusqu’à 178 !

La houle nous prend dès l’embouchure du fleuve, et nous nous activons dès que nous sommes au vent pour envoyer les huniers. Mais il s’agit là de notre première manœuvre tous ensemble, il y a besoin de beaucoup de pédagogie pour nous enseigner (ou nous rafraîchir la mémoire sur) la marche à suivre. Si bien qu’avant que nous ayons terminé, nous virons de bord pour contourner un champ d’éoliennes, nous obligeant à revoir complètement notre manœuvre. Rapidement nous sommes hors de vue des côtes, et plus que jamais plongés au cœur de l’action, sans avoir le temps de souffler. Même la météo ne nous laisse pas le temps de nous réchauffer et nous plonge dans un froid glacial, loin de la canicule généralisée de ces derniers jours. Nous traversons quelques petits grains et le ciel est encore bien couvert quand nous commençons l’exercice de sécurité sur le spardeck, le pont central le plus élevé. Tout cela ne vient pas sans contrepartie positive cependant, nous avons un très bon vent (force 7) qui nous porte et pousse le Belem à une vitesse qu’il ne connaît pas souvent (près de 10 nœuds).

À table le soir le roulis ne s’atténue pas, et manger s’avère être un exercice des plus compliqué. Il s’agit avant tout de faire preuve de vigilance pour éviter que son assiette, celles de ces voisins, ses couverts ou les plats ne nous tombent dessus. Exercice presque réussi, même si je vais avoir un pantalon agrémenté d’encornets à l’armoricaine jusqu’à la fin du voyage.

Après une telle journée, je suis bien fatigué et je n’ai qu’une hâte c’est de rejoindre ma bannette pour dormir à peine le repas terminé. Bernie aussi est fatigué. Bernie me parle allemand quand il est fatigué.

Photos
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